Le bilan d’une entreprise décrit ses emplois et ressources, enregistrés respectivement à l’actif pour énoncer les biens acquis et au passif pour souligner l’origine de leur financement.
Emplois et ressources doivent vivre au même tempo ; or leur rythme est par nature différent selon que l’actif est dit « immobilisé » ou « circulant ».
L’actif immobilisé recouvre les investissements à long terme : fonds de commerce, droit au bail, marques ou brevets pour les immobilisations incorporelles, ou bâtiments, équipements, véhicules, matériels et mobilier pour les immobilisations corporelles.
Alors que les premières ont vocation à prendre de la valeur avec le temps, les secondes au contraire s’exposent à en perdre par vétusté ou obsolescence ; aussi pour compenser cette déperdition, l’amortissement permet de minorer l’assiette des résultats imposables de l’entreprise pour conforter sa capacité d’autofinancement.
Il existe enfin des immobilisations financières, lesquelles correspondent aux sommes engagées par l’entreprise chez des tiers comme le bailleur (dépôt de garantie) ou dans d’autres sociétés dans lesquelles elle détient une participation.
Le financement de ce « haut de bilan » doit être assuré par des capitaux propres ou permanents, ces derniers incluant les emprunts à moyen ou long terme souscrits à cet effet.
L’excédent net des ressources permanentes sur les emplois durables détermine le Fonds de Roulement (FdR) lequel représente donc un matelas de sécurité permettant de faire face aux imprévus ou de financer des besoins à court terme. Si à l’inverse, les capitaux permanents sont inférieurs à l’actif immobilisé, ce constat dénote un déséquilibre dans l’affectation emplois/ressources puisque signifie que les emplois permanents sont en partie financés par des ressources à court terme.
Le « bas de bilan » correspond à un actif dit « circulant », qualification reflétant bien sa nature rotative. Ce sont en effet des actifs tournants à l’instar des stocks, créances à recouvrer et valeurs de placement.
Ces divers postes d’une liquidité quasi-immédiate ont en miroir les dettes à court terme qui leur sont symétriques au passif et constituées des comptes courants, dettes fournisseurs, dettes sociales et fiscales.
Une saine gestion suppose que les investissements durables soient financés par des ressources pérennes, tandis que les emplois circulants requièrent un financement à court terme.
Il est souhaitable que l’entreprise dispose de ressources, mises à disposition par ses actionnaires ou dégagées par l’exploitation, pour financer les investissements et emplois nets du cycle d’exploitation, notamment les dépenses exposées par l’entreprise avant de recouvrer les recettes correspondant à son chiffre d’affaires.
Si inversement les dettes à court terme sont plus élevées que l’actif disponible, la situation devient plus inconfortable puisque induit que l’entreprise finance une partie de ses investissements à long terme avec du passif à court terme. Un tel constat révèlerait un déséquilibre appelant une augmentation des capitaux propres ou assimilés, tel un compte courant bloqué.
En effet si l’entreprise devait acquitter immédiatement toutes ses dettes à court terme, elle n’y parviendrait pas. Sans être révélatrice d’un état de cessation des paiements (puisque toutes les dettes ne sont pas nécessairement exigibles) cette situation d’un FdR négatif peut être perçue par les tiers comme préoccupante, si elle est chronique.
En pratique, l’essentiel est que la rotation de l’actif à court terme soit plus rapide que celle de son passif de même nature.
En résumé, le FdR positif ne doit pas être une norme intégriste mais être au moins égal au besoin en FdR (BFR).
Ce BFR est égal à la différence entre l’actif circulant (emplois à court terme, hors trésorerie) et les dettes à court terme (ressources à court terme, hors découverts bancaires). Il correspond au décalage entre d’une part la réalisation de ses stocks et le recouvrement des créances (Clients + TVA) et d’autre part le paiement des dettes d’exploitation (Fournisseurs, salaires, charges sociales, TVA…).
En résumé, le BFR se résume à l’équation : [(Stocks + Créances) – Fournisseurs]
Il représente le besoin de trésorerie non couvert par l’exploitation courante du fait notamment des délais de paiement accordés aux clients et devant donc être compensés par des ressources propres (associés, banques ou fournisseurs) dont le montant constitue le BFR dit positif.
A l’inverse un BFR négatif induit une trésorerie excédentaire comme dans les activités de commerce de détail, grande distribution ou tourisme où les créances sont recouvrées plus vite que les fournisseurs ne sont payés.
Le FdR recouvre le montant net des ressources permanentes tandis que le BFR correspond à l’emploi net à court terme.
La différence entre les deux (FdR – BFR) détermine la trésorerie nette d’où les formules :
TN = FdR-BFR.
FdR = BFR+TN
BFR= FdR- TN
Pour favoriser la compréhension un tableau simplifié de bas de bilan permet de mieux mesurer les différentes façons de calculer FdR et BFR.
ACTIF |
K€ |
PASSIF |
K€ |
||
|
|
||||
A | STOCKS |
500 |
Fournisseurs |
|
|
B | CLIENTS |
400 |
Autres dettes |
|
|
C | BANQUES |
300 |
|
||
|
D | Dettes à court terme |
1000 |