Interview de Martine Liautaud

Quel est l’objectif de votre programme de mentoring, WBMI ?

Un tiers des entreprises sont créées par des femmes. Plusieurs associations proposent d’accompagner ces créatrices au moment du lancement mais aucune à ce jour ne les aide à développer leur business après trois, cinq ou huit ans d’activité. Avec le concours d’amis, anciens élèves de Stanford comme Thierry Zylberberg, vice-président exécutif et directeur de la division santé de France Telecom ou Monique Chezalviel, directrice générale de l’Avarap, avons-nous décidé d’initier un programme de parrainage appelé «Women Business Mentoring Initiative» destiné aux femmes, chefs d’une entreprise ayant au moins 3 ans d’existence. L’objectif est ainsi sous la forme du parrainage de contribuer au développement de l’économie française en accompagnant ces dirigeantes dans leurs actions créatrices de valeur et emploi ; en revanche WBMI est une association n’ayant pas vocation à intervenir en qualité d’investisseur financier.

Comment fonctionne ce mentoring ?

Les « Mentees » bénéficient d’entretiens réguliers et individualisés avec leur « Mentor » sur une période de 6 à 9 mois. Une telle démarche demande temps, énergie, confiance et respect. Tous les Mentors, hommes et femmes, sont bénévoles mais non amateurs. Ce sont au contraire des professionnels de l’entreprise qui en connaissent les ressorts et embûches. Le mentor s’appuie sur une longue et riche expérience, son carnet d’adresses, son réseau. Il sait aussi écouter et questionner. Le but est de susciter interaction à travers un duo se fixant objectifs, méthodes et contrôle. Si le mentor n’est pas un professeur, le mentee n’est pas davantage un élève ; la relation se fonde sur la complémentarité et la richesse des expériences partagées.

Quels enseignements tirés vous des premiers dossiers de candidatures qui vous sont parvenus ?

Mon premier constat est que les dossiers présentés sont encore peu nombreux malgré une campagne de communication très active : les femmes semblent avoir une réticence à se faire aider. Nous avons toutefois déjà reçu de beaux dossiers dans des secteurs aussi différents que l’audiovisuel, le net ou encore le bien-être. Pour postuler, nous demandons à nos futures mentees de remplir un dossier très complet pour apprécier leurs forces, faiblesses et attentes. La solitude du chef d’entreprise est un thème qui revient régulièrement. Elles cherchent toutes un second souffle pour franchir un palier, de nouvelles sources de développement parfois à l’international.

WBMI est une initiative de Martine Liautaud, PDG fondatrice de la banque d’affaires Liautaud & Cie, Présidente d’honneur du Stanford Business Club

Pour toute information : www.women-business-mentoring-initiative.com