Échec et mat

Les spécialistes s’accordent à situer au nord de l’Inde et vers 600 avant J.-C. l’origine des échecs inspirés du chatranj perse, lui-même dérivé du chaturanga indien. Ainsi vers 840, les Arabes ayant conquis la Perse, ont introduit ce jeu dans le sud de l’Europe. En revanche, un débat existe sur la genèse de l’expression « échec et mat » employée par le joueur sur le point de remporter la partie, c’est-à-dire en situation de capturer le roi au prochain coup sans qu’aucune parade ne soit possible. Pour les uns, la formule vient du persan تام†هاش†, šāh māt (« le roi est vaincu, perdu »). Pour les autres, elle aurait pour origine l’arabe al cheikh mat signifiant « le roi est mort ». Quelle que soit l’étymologie, la conjonction « et » de la version française apparaît fautive puisqu’elle ne coordonne pas. La francisation du mot sheykh, transposition du shah persan, donnera son nom à ce jeu, symbole d’intelligence stratégique.