Homo Bulla ou l’insoutenable légèreté de l’être : coupe ou flûte ?

L’Histoire raconte que la coupe de champagne serait une reproduction du galbe d’un sein de Madame de Maintenon, ou qu’elle aurait été moulée sur le sein gauche de Marie-Antoinette ou de la Pompadour… Qui que soit l’illustre et séduisante Élue, cette troublante origine suffirait à donner préférence à la coupe. Pourtant, la compétition demeure vive avec sa tenace concurrente, la flûte à champagne ; le débat fait encore rage entre les partisans de la première, réputée plus distinguée et les irréductibles de la seconde. Au demeurant, si l’expression « servir une coupe » demeure, l’usage privilégie la flûte.

En réalité, les professionnels ne recommandent ni l’une ni l’autre ; ils leur préfèrent le verre à vin en forme de tulipe, allongé comme une flûte, mais arrondi au milieu et ainsi plus propice à exhaler les flaveurs de son contenu. En effet, le champagne est un vin auquel l’arrondi sied mieux pour « suivre le cheminement de l’effervescence » (Philippe Jamesse*), favoriser les émanations aromatiques et l’ascension des bulles, en cheminées verticales si délicieusement esthétiques.

* Chef-sommelier aux Crayères, à Reims

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