La confusion fréquente entre l’assurance-décès et l’assurance-vie tient au fait que dans les deux cas, lors du décès du souscripteur, le ou les bénéficiaires désignés perçoivent un capital. Pourtant, leurs nature et objectif patrimoniaux sont différents puisque là où la première relève de la prévoyance, la seconde est un produit d’épargne.
Le souscripteur d’une assurance-décès anticipe le risque de ses décès ou invalidité et se soucie alors de doter sa famille d’un capital de protection. L’allocation peut aussi prendre la forme d’une rente-éducation jusqu’à ce que les enfants de l’assuré atteignent l’âge prévu au contrat. Il s’agit de prévoyance et de couvrir un risque, lequel peut heureusement ne pas advenir au cours de la durée du contrat ; les cotisations sont alors versées à fonds perdus.
À l’inverse, une assurance-vie est un placement destiné à constituer un capital, grâce à des versements programmés, placés en fonds Euros ou en unités de compte, selon les choix d’investissement et degré de risque retenus par le souscripteur. Techniquement, l’assurance-vie est un véhicule juridique susceptible d’être retenu pour le financement de projets les plus divers, comme la constitution d’un complément de retraite ou la transmission d’un capital au bénéficiaire de son choix dans un cadre fiscal avantageux. À l’échéance, le souscripteur peut opter entre le capital (sommes versées majorées de la rentabilité éventuelle des investissements opérés par le gestionnaire des placements) ou une rente viagère, ce choix étant alors irréversible. En ce cas, elle est versée jusqu’au décès du crédirentier, qui à l’instar d’une pension en bénéficie à vie, même en cas de dépassement du capital initial constitué.
Par Jacques Varoclier, Avocat à la Cour
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